© adrianad / stock.adobe.com
D’apparence juvénile, les races de chien brachycéphales sont particulièrement appréciées. Cependant, les conséquences d’une tête aussi aplatie, à l’instar des bouledogues français, sont graves.
La brachycéphalie (chiens à museau court) est sûrement l’un des sujets de santé les plus controversés chez les propriétaires d’animaux. Tandis que certains adorent ces chiens au faciès enfantin, d’autres dénoncent un élevage de torture. Lisez cet article pour en apprendre davantage sur les chiens brachycéphales, les dangers de cette maladie pour la santé de votre chien et les races concernées.
La brachycéphalie (aussi appelée « syndrôme brachycéphale ») se caractérise par un crâne court et rond chez le chien. Ce terme vient du grec « brachýs », qui signifie « court », et « kephalḗ » qui signifie « tête ».
D’origine génétique, la brachycéphalie est le résultat d’un élevage sélectif, où les éleveurs privilégient délibérément les chiens présentant cette structure crânienne afin de conserver leur apparence enfantine. Cette morphologie n’est malheureusement pas sans conséquences et expose les animaux à de nombreux troubles de santé, notamment d’ordre respiratoire (essoufflements, par exemple).
Les races de chien prédisposées à la brachycéphalie incluent :
Rares sont les chiens brachycéphales en parfaite santé ! Ce n’est cependant pas une règle absolue ; mieux vaut donc aborder la brachycéphalie chez le chien d’un oeil critique !
© salman2 / stock.adobe.com
© savytska / stock.adobe.com
© Grigory Bruev / stock.adobe.com
© Laurent Renault / stock.adobe.com
Les chiens de races brachycéphales souffrent de problèmes de santé causés par les sélections génétiques. Malheureusement irréversibles, les difficultés respiratoires sont souvent les troubles plus fréquents :
Les chiens à museau court souffrent principalement d’essoufflements dus aux malformations anatomiques que les sélections génétiques ont entraînées au niveau de la tête :
Ces chiens ont tendance à haleter en permanence, à ronfler et à avoir le sentiment de manquer d’air tout au long de leur vie. Au-delà d’une souffrance permanente réside donc aussi le risque d’étouffement…
Si le chien présente des difficultés à respirer, il aura aussi du mal à dormir. Cela se traduit généralement par une apnée du sommeil, un trouble qui entraîne l’arrêt temporaire de la respiration pendant le sommeil.
L’apnée du sommeil conduit également l’animal à se lever plus souvent la nuit et à être agité. Il n’est pas rare de voir ces chiens essayer de dormir en position assise pour soulager leurs voies respiratoires rétrécies. Ils auront alors tendance à être fatigué pendant la journée.
Si le syndrome brachycéphale n’est pas traité, votre toutou risque un collapsus trachéal dû à une déformation progressive des cartilages laryngés.
Outre les problèmes susmentionnés, les chiens à museau court ont beaucoup plus de risques de développer d’autres troubles de santé, parmi lesquels :
La brachycéphalie est le résultat d’un élevage sélectif. Les éleveurs ont ainsi privilégié dans leur sélection des chiens présentant ces caractéristiques morphologiques (museau aplati et mâchoire inférieure raccourcie entraînant un tassement des structures environnantes) pour préserver l’apparence enfantine si distinctive de la race.
Au cours des dix dernières années, la sur-sélection d’individus présentant ces critères morphologiques a donné lieu à des chiens dits « hypertypés ».
Les conséquences néfastes de l’hypertype, pouvant aller jusqu’à la mort, sont dénoncées par les amoureux de animaux qui considèrent cela comme de l’élevage de torture.
D’un point de vue médical, la réponse est oui. Plusieurs pays ont même récemment décidé d’interdire l’élevage de certaines races de chien brachycéphales. D’un point de vue légal, il est cependant difficile de classer officiellement un chien comme animal provenant d’un élevage de torture. Il n’existe pas non plus de classification uniforme et juridiquement obligatoire dans tous les pays.
En France, l’arrêté du 25 octobre 1982 relatif à l’élevage, à la garde et à la détention des animaux stipule à l’article 2 que « [l’]élevage, la garde ou la détention d’un animal, […] ne doit entraîner, en fonction de ses caractéristiques génotypiques ou phénotypiques, aucune souffrance évitable, ni aucun effet néfaste sur sa santé. »
Le paragraphe 11 b (1) de la Loi allemande sur la protection des animaux stipule quant à lui : « Il est interdit d’élever des vertébrés ou de les modifier par des mesures biotechnologiques ou de génie génétique s’il est possible que la progéniture, les animaux biotechnologiquement ou génétiquement modifiés ou leur progéniture aient des parties du corps ou des organes manquants ou s’ils pourraient être déformés, entraînant des douleurs, des souffrances ou des affections résultant de ces processus ».
Bien que ces pays interdisent l’élevage de torture, la loi reste trop vague et sa mise en œuvre échoue souvent. En effet, elle ne définit pas précisément les symptômes et les caractéristiques qui pourraient permettre de classer un élevage de la sorte. La brachycéphalie n’est donc pas non plus mentionnée comme une caractéristique établie d’élevage de torture.
En cas de suspicion d’élevage de torture, la situation est donc toujours examinée au cas par cas. L’interdiction d’élever une race en particulier n’est malheureusement pas encore à l’ordre du jour dans notre pays.
Un halètement ou un ronflement chez un chien brachycéphale ne doit jamais être considéré comme anodin. Ces symptômes, et notamment le fait de respirer par la bouche, sont le signe d’une véritable souffrance et nécessitent une aide médicale.
Si votre chien est en détresse respiratoire, le vétérinaire devra immédiatement placer l’animal sous oxygène et lui administrer un traitement pour permettre à l’air de circuler jusqu’aux poumons.
Seule une opération pourra soulager durablement les voies respiratoires d’un chien brachycéphale. Pour ce faire, il existe aujourd’hui plusieurs techniques chirurgicales ; le laser étant considéré comme la meilleure à l’heure actuelle.
Le vétérinaire ne peut certes pas corriger un nez trop court ni un crâne déformé, mais il peut élargir les rétrécissements en appliquant les mesures suivantes (seules ou combinées) :
Etant donné que plusieurs zones sont traitées, les vétérinaires parlent alors de « chirurgie multi-niveaux ».
Le moment optimal pour opérer un chien brachycéphale dépend de la gravité de ses symptômes. D’autres facteurs peuvent également influer, si votre toutou est atteint d’une autre maladie par exemple.
Mieux vaut donc consulter votre vétérinaire pour savoir si vous devriez faire opérer votre chien ou non.
Le succès d’un traitement dépend de différents facteurs (ampleur des malformations anatomiques, par exemple). Les méthodes au laser sont toutefois considérées comme étant très douces, puisque le vétérinaire peut les utiliser de façon ciblée.
Il se peut que l’opération ne réussisse pas du premier coup ; dans ce cas, il faut alors procéder à plusieurs interventions avant d’obtenir un bon résultat.
N’importe quelle anesthésie ou chirurgie présente un risque pour la santé. Le risque opératoire pour les chiens brachycéphales est d’autant plus élevé, car ils ont souvent des problèmes de circulation. Votre vétérinaire vous expliquera en détail les risques de l’opération avant l’intervention.
Le coût d’une telle opération dépend de plusieurs facteurs. Les prix varient généralement entre 900 et 2 500 euros en fonction de l’étendue de la maladie et du temps nécessaire à votre vétérinaire pour élargir les rétrécissements.
Conseil : demandez un devis à votre vétérinaire avant de prévoir une telle intervention !
Les troubles respiratoires liés à la brachycéphalie ne disparaissent pas ; au contraire, ils ont même tendance à s’aggraver.
Le rétrécissement irrite et gonfle encore plus les tissus, ce qui rétrécit davantage les voies respiratoires. L’avancée dans l’âge et les températures élevée ont aussi un impact sur les voies respiratoires ; attendez-vous donc à une aggravation des symptômes.
En l’occurence, si votre chien à museau court présente des troubles respiratoires, traitez-le immédiatement.
Si votre chien à museau court souffre de troubles respiratoires, seul un traitement chirurgical pourra l’aider sur le long terme. En suivant ces conseils, vous pourrez cependant soulager un peu ses symptômes au quotidien.
Les chiens brachycéphales ont plus de mal à respirer lorsque les températures augmentent. Suivez ces conseils pour soulager votre toutou, surtout en été : 10 conseils pour rafraîchir son chien lors de fortes chaleurs.
Si votre chien est en surpoids, vous devez absolument lui faire perdre les kilos qu’il a en trop ! En effet, la graisse a tendance à s’accumuler au niveau du cou et à aggraver le rétrécissement des voies respiratoires.
Même s’il est aujourd’hui possible de traiter chirurgicalement le syndrome brachycéphale, cette solution ne peut être envisagée sur le long terme. On ne peut décemment pas élever un chien malade et l’opérer par la suite ! La seule solution pour empêcher la brachycéphalie chez le chien est de l’élever en prenant soin de sa santé.
Il devrait donc être dans l’intérêt de tous de n’élever que des animaux qui réunissent toutes les conditions essentielles pour une vie heureuse et en pleine santé.
Nombreux sont ceux qui ignorent l’importance de la brachycéphalie chez les chiens en termes de protection animale. C’est la raison pour laquelle de nombreux projets ont été mis en place ces dernières années pour sensibiliser les gens à ce sujet.
Ces derniers ont porté leurs fruits : une « nouvelle » race de « vieux chien », connue sous le nom de Rétromop ou encore carlin rétro, a vu le jour avec pour objectif de développer un chien en meilleure santé qui ressemble davantage à « l’ancien carlin ». En outre, l’élevage de chiens brachycéphales présentant certaines anomalies a déjà été définitivement interdit aux Pays-Bas en 2023.
À l'université Justus-Liebig de Gießen, j'ai suivi une formation de vétérinaire où j'ai pu acquérir une certaine expérience dans divers domaines, tels que la médecine dédiée aux petits et grands animaux, la médecine exotique, la pharmacologie, la pathologie et l'hygiène alimentaire. Depuis, je n'ai pas seulement travaillé en tant qu'auteur vétérinaire. J’ai également travaillé sur ma thèse qui a été influencée scientifiquement. Mon objectif est de mieux protéger les animaux contre les agents pathogènes bactériens à l'avenir. En plus de mes connaissances, je partage mes propres expériences en tant que propriétaire de chien et je peux ainsi comprendre et apaiser les craintes et les problèmes, ainsi que d'autres questions concernant la santé animale.
Presque tous les chiens ont la diarrhée au moins une fois dans leur vie. Mais quelles en sont les causes, et quand faut-il s’inquiéter pour la santé de votre chien ? Lisez notre article pour soigner au mieux les problèmes de digestion de votre animal de compagnie.
Le coronavirus canin (CCoV) est une maladie répandue dans le monde entier, qui touche principalement les chiots et les chiens vivant en enclos. Alors que les coronavirus des humains engendrent des difficultés respiratoires, les coronavirus chez le chien causent des troubles gastro-intestinaux. L’infection au coronavirus canin est souvent bégnine mais peut entraîner des crises de diarrhée sévères ou même la mort chez les chiens au système immunitaire affaibli.
Tous les maîtres le savent : les chiens se grattent de temps en temps. Mais si vous remarquez que les démangeaisons de votre chien dépassent un niveau normal, ou qu’il se lèche et se nettoie plus souvent que d'habitude, vous devez agir immédiatement contre les démangeaisons. Les démangeaisons chez le chien peuvent gravement nuire à son bien-être et à sa qualité de vie. Parfois, elles sont si intenses que le chien et son maître ne peuvent plus dormir.
