Scalaire (poisson)

Cette espèce a été décrite pour la première fois en 1823 par des chercheurs explorant l’Amazonie. Comme le Discus, le scalaire ne se limite pas seulement à la partie brésilienne du puissant fleuve Amazone. On le retrouve aussi dans de nombreux affluents et cours d’eau de plusieurs pays du bassin amazonien, comme la Guyane, la Guyane française et le Pérou, notamment dans le Rio Solimões, le Rio Tocantins, le Rio Ucayali, le Rio Negro et le Rio Madeira.

Les scalaires affectionnent les eaux douces, chaudes et tropicales, en particulier les rivières calmes des forêts tropicales. Ils évoluent principalement dans les plaines alluviales et les zones riveraines, où la végétation immergée leur offre abri et protection. Ils apprécient tout particulièrement les fonds ombragés à la végétation dense, un élément à garder à l’esprit lors de l’aménagement de leur aquarium.

Dans leur milieu naturel, les scalaires se nourrissent principalement de mollusques, de larves, d’insectes et de petits poissons, qu’ils chassent activement. En captivité, il est donc recommandé de leur proposer régulièrement de la nourriture vivante. Bien qu’ils puissent aussi consommer des aliments congelés comme les larves de moustiques, les artémies et les écrevisses, ceux-ci sont généralement moins stimulants pour eux.

En outre, les spécimens sauvages peuvent avoir du mal à accepter la nourriture en flocons ; les lentilles d’eau et certaines algues constituent donc une alternative intéressante. Il est essentiel de choisir des aliments de qualité, car les produits bas de gamme contiennent souvent des substances difficiles à assimiler pour leur petit appareil digestif, ce qui peut entraîner des carences, du stress et des maladies.

Un apport suffisant en protéines et en graisses est particulièrement important. Mal digérés, ces nutriments peuvent perturber l’équilibre bactérien de l’aquarium et altérer la qualité de l’eau, rendant l’environnement néfaste pour ces poissons délicats.

En raison de leurs nageoires imposantes, les scalaires adultes ont besoin d’un aquarium suffisamment grand. Un bac d’au moins 150 x 60 x 60 cm est recommandé, avec une hauteur équivalant à au moins deux fois celle du corps. Le volume doit être d’au minimum 200 litres, et dès trois individus, il est préférable d’opter pour 300 litres ou plus. Plus l’espace est vaste, plus les poissons pourront évoluer sereinement.

Une fois l’aquarium installé, son aménagement doit être soigneusement pensé. Un solen sable ou en granulés fins est conseillé pour éviter les risques d’occlusion intestinale en cas d’ingestion accidentelle. Les plantes sont essentielles, car dans son habitat naturel, le scalaire évolue parmi la végétation dense du sol amazonien. Disposez des vallisnéries, racines et branches à la verticale afin de lui aménager des petits coins pour se reposer. Des grottes et grosses pierres peuvent également servir de cachettes, favorisant notamment l’accouplement. Pour la reproduction, ces espaces protégés sont essentiels, car c’est là que les œufs seront pondus. Une fois les larves écloses, les scalaires peuvent devenir territoriaux et former des colonies parfois agressives envers les autres poissons.

Comme il s’agit d’une espèce tropicale, il est crucial de recréer des conditions proches de son environnement d’origine. La température de l’eau douce doit donc se situer entre 22 et 32°C, avec une valeur idéale autour de 26°C. En dessous de 20°C, les scalaires deviennent nerveux et plus vulnérables aux maladies. Concernant la qualité de l’eau, un pH entre 6 et 7 est recommandé, toute valeur supérieure à 7 pouvant être dangereuse. Des taux élevés d’ammoniaque entraînent des intoxications souvent fatales ; il est donc essentiel de tester régulièrement l’eau avec des instruments adaptés. La dureté totale doit être d’environ 6°dGH et la dureté carbonatée autour de 4°dKH. L’utilisation d’un filtre sur tourbe aide à stabiliser l’équilibre bactérien et à maintenir une eau propre. Un système de pompage peut aussi être installé pour assurer une circulation optimale.

Avec quel poisson le scalaire peut-il cohabiter ?

Hors période de reproduction, ces poissons d’ornement sont relativement pacifiques et s’entendent bien avec leurs congénères. Pour les jeunes individus, il est recommandé de les maintenir en groupes de huit au maximum. Toutefois, même entre poissons habitués les uns aux autres, des comportements territoriaux peuvent apparaître, d’où l’importance de prévoir suffisamment de cachettes.

Lors de la formation des couples, chaque duo défend généralement un territoire d’environ 50 cm de rayon. Une fois établi, un couple peut devenir agressif envers les autres scalaires, allant jusqu’à les mordre et les chasser, un comportement qui peut se révéler fatal dans un aquarium trop exigu.

Concernant la cohabitation avec d’autres espèces, il est primordial de choisir des poissons de taille adaptée. En effet, s’ils sont trop petits, ils risquent d’être perçus comme des proies. Mieux vaut privilégier des espèces comme l’anguille décorative, le tétra rosé, le cœur saignant et le tétra de Colombie. Certaines espèces de poissons-chats de taille moyenne (Callichthyidae et Loricariidae) peuvent également cohabiter avec les scalaires. En revanche, les poissons trop grands posent un risque : certains d’entre eux, notamment ceux qui se nourrissent la nuit, peuvent s’attaquer aux scalaires nageant en surface. Parmi les options de cohabitation sûres, on peut citer les poissons-chats du Congo, les Paracheirodon simulans (communément appelés faux néons, à ne pas confondre avec le néon bleu), les barbeaux et les Ramirezi.

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Les scalaires sont des poissons relativement résistants, mais ils restent sensibles aux variations chimiques et biologiques de l’eau. En captivité et dans des conditions optimales, ils peuvent vivre entre dix et douze ans. Toutefois, certains parasites, comme les flagellés, représentent un danger majeur. Ces organismes attaquent le tube digestif, causant d’abord des carences alimentaires avant d’endommager la paroi intestinale. Une infestation importante survient surtout lorsque le système immunitaire du scalaire est affaibli par un stress excessif. Bien que les flagellés soient normalement présents en petite quantité chez les poissons, leur nombre augmente rapidement si les défenses immunitaires ne sont pas suffisantes. Les signes extérieurs de l’infection incluent la sécrétion de mucus blanc, provenant des restes de la paroi intestinale.

Si vous repérez ces signes chez vos compagnons à nageoires, vous devez agir rapidement : placez les poissons malades dans un bac de quarantaine, rempli d’eau particulièrement chaude (à environ 35°C), afin de tuer l’agent pathogène. Des médicaments spécifiques, comme le métronidazole, doivent être administrés, à raison d’un gramme par litre pendant deux jours.

Les scalaires peuvent également être affectés par des maladies classiques des poissons, comme la tuberculose et la maladie des points blancs. Cette dernière se manifeste par des taches blanches sur les écailles. D’autres affections incluent la pourriture des nageoires et l’hydropisie.

Certaines infections fongiques touchent plusieurs organes, tels que le foie et les reins, et perturbent la circulation sanguine. Les poissons atteints cessent de manger et sont désorientés.  Si l’infection évolue et s’attaque aux organes internes, des tumeurs peuvent se former sur la peau. Ces affections sont particulièrement graves et contagieuses, il est donc crucial de séparer immédiatement les poissons malades des autres pour éviter sa propagation.

Bien que relativement rares dans les aquariums bien entretenus, les ténias et les nématodes peuvent parfois infecter les scalaires. Ces parasites se localisent généralement dans l’estomac, le foie et les tissus musculaires, entraînant anémie et amaigrissement. Des traitements antiparasitaires, disponibles dans les animaleries ou chez les vétérinaires, permettent de lutter contre ces vers.

Les spores sont encore plus dangereuses, car elles peuvent provoquer la formation de kystes sur les branchies des poissons. Les jeunes scalaires, en particulier ceux de moins d’un an, sont les plus vulnérables face à cette maladie. Les poissons atteints ne cessent de tourner en rond et semblent complètement désorientés. Malheureusement, il n’existe aucun traitement médicamenteux efficace contre ces parasites. Une bonne prévention, qui passe principalement par une hygiène rigoureuse de l’aquarium, est donc cruciale.

Enfin, si vous souhaiter ajouter un nouveau poisson à votre aquarium déjà peuplé, assurez-vous qu’il soit en bonne santé !

La formation d’un couple harmonieux est la première étape pour une reproduction réussie. Cela se fait généralement de manière naturelle au sein d’un groupe. La ponte a lieu sur des feuilles larges, choisies par les poissons. Durant cette période, les scalaires protègent farouchement leurs œufs, ce qui les amène à adopter un comportement souvent agressif envers les autres poissons. 

Deux jours après la ponte, les larves éclosent.

Cependant, il peut arriver que les scalaires commencent à consommer leur propre ponte. Si tel est le cas, il est conseillé de retirer les œufs et de procéder à l’élevage des jeunes dans un bac séparé.

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